1001Ebook » Droit » La démesure : Soumise à la violence d’un père (2022)
  • Auteur: Céline Raphaël
  • Editeur: ‎ Max Milo Editions (3 janvier 2013)
  • Pages: 237 pages
  • Langue: Français

Description du livre La démesure : Soumise à la violence d’un père (2022):

Postface de Daniel Rousseau

« Céline est privée de nourriture, battue des années durant, enfermée. Elle craint chaque week-end pour sa vie, travaille, travaille encore, pour briller et jouer les pianistes prodiges en gardant le secret sur l’horreur de sa vie familiale et, autour d’elle, un silence assourdissant.
Comment suspecter l’horreur de la servitude sous les atours de l’excellence ? L’exigence absolue de la perfection qui devient justification de tous les excès et de tous les abus et qui mystifie l’entourage d’autant plus facilement que cette esclave n’est pas affectée à une tâche de souillon mais à une production artistique réservée aux élites ? » Daniel Rousseau.

« C’est un parcours hors-norme, qu’elle raconte pour lever le tabou de l’enfance maltraitée. » Le Monde, juin 2012.

Interne en médecine et docteur ès sciences, Céline Raphaël milite pour un engagement politique en faveur de la protection de l’enfance et une meilleure formation des professionnels de santé au repérage de la maltraitance. Daniel Rousseau est pédopsychiatre depuis vingt-cinq ans. Il inter- vient dans un foyer de l’enfance, à Angers. Il a publié Les grandes personnes sont vraiment stupides (Max Milo Éditions, 2012).



Commentaires

J'ai été surpris par la lucidité de cette jeune femme parce que lorsqu'on a subi de tels traumatismes répétés pendant des années, on mets encore bien plus de temps avant d'être capable de les voir tels qu'ils se sont produits.
Elle ne l'écrit pas mais je pense qu'elle a dû faire une longue psychanalyse, dont l'écriture de cet ouvrage fait partie.
Décrire la névrose de son père sans avoir pu renouer le dialogue avec lui et sans que lui prenne conscience de ce qui l'avait fait agir ainsi n'a pas dû être facile mais c'était nécessaire pour qu'elle puisse avancer sans tomber dans la haine (qui vous revient dans la figure comme un boomerang).
Si elle décrit longuement les maltraitances (qui vont durer plus de 10 ans), elle est assez brève sur la façon de s'en sortir. Bien sûr, elle se bats pour faire médecine et retrouver son autonomie mais retrouver un compagnon aimant n'a pas dû être facile (quand on a une image du père aussi épouvantable), sortir de l'anorexie non plus. Elle parle un peu plus de sa reprise du piano qui apportait soulagement aux malades de l'hôpital où elle travaillait.
Tout cela est assez sommaire parce qu'elle gardera cette empreinte au fer rouge jusqu'à la fin de sa vie, et que ce travail de libération, même si elle le fait en aidant les autres et en militant pour qu'on avance enfin dans cette tragédie, viendra toujours remuer le couteau dans la plaie.
L'autre partie du livre concerne les services sociaux d'aide à l'enfance (que les Français préfèrent ignorer alors qu'il y aurait beaucoup à dire). J'avais vu un reportage sur M6 où les hauts fonctionnaires interrogés préféraient nier les disfonctionnements montrés par les caméras cachées... et l'avis de l'auteur sur ce sujet ne montre pas autre chose.
Dans ces aides sociales, on trouve le pire et le meilleur. Le problème est que l'administration ne sait pas faire le tri.
J'ai dévoré ce livre témoignage en une nuit et j'ai admiré la force de l'auteur. Je lui tire mon chapeau d'avoir fait tout ce chemin.



5/5