1001Ebook » Dictionnaires, langues et encyclopédies » Dictionnaire amoureux de la République (DICT AMOUREUX) (2022)
  • Auteur: Jean-Louis Debré
  • Editeur: Plon (26 janvier 2017)
  • Pages: ‎ 736 pages
  • Langue: Français

Description du livre Dictionnaire amoureux de la République (DICT AMOUREUX) (2022):

"La République est une et indivisible."
" Il y a longtemps que je pensais écrire un dictionnaire amoureux de la République.
Fondamentalement républicain, du fait de l'origine de ma famille et l'éducation reçue de mes parents, je voulais rendre hommage à ces hommes et femmes qui ont fait progresser l'idée républicaine en France. Il ne s'agit pas seulement d'évoquer l'action de personnalités politiques mais aussi de rappeler l'influence d'écrivains ou artistes et évoquer certains lieux où s'est réfugiée la république.
J'ai fait des choix et les assume. C'est un livre personnel et non un ouvrage exhaustif . J'évoque de nombreux souvenirs familiaux qui m'ont fait aimer et comprendre la république.
Ce n'est pas un ouvrage politique, le seul engagement que je revendique est républicain"


Jean-Louis Debré



Commentaires

Jean Louis Debré évoque, dans son" Dictionnaire Amoureux de la République", non sans nostalgie, le projet de "Nouvelle Société" proposée par Jacques Chaban Delmas, en 1969, et rejeté par le président Pompidou. Cette évocation peut surprendre car l'ex- Premier Ministre y pourfendait la monarchie républicaine dont son père avait rédigé la constitution en 1958. Au fond, Chaban Delmas, à l'instar de la majorité de la bourgeoisie française, reconnaissait le rôle positif de l'Etat bâti par le général de Gaulle entre 1940 et 1946 pour organiser la résistance à l'occupant allemand et reconstruire la pays à la libération. De même, il se félicitait de la solidité de l'Etat fort et interventionniste de son père qui avait permis à la France de régler le problème algérien et celui de la décolonisation. Mais il doit être clair désormais que cet Etat omnipotent et interventionniste, bâti pour faire face aux crises et aux Tempêtes, doit s'effacer dès que le retour à une situation normale. Pour Chaban Delmas et J.L.Debré, l'Etat, en période de paix, doit être uniquement régalien. Il doit promouvoir l'économie libérale de marché laquelle donne la priorité à la liberté sur l'égalité, aux intérêts privés sur l'intérêt général. Dès lors,on peut se demander si le modèle français républicain, issu des révolutions de 1789, 1830, 1848 et des désastres militaires de 1870 et 1940, a survécu.
N'a-t-il pas été mis à mal, démembré, par la construction européenne instituée par les traités de Maastricht (1992) et surtout de Lisbonne (2008) dont le statut incite à se poser la question suivante : L'Union Européenne est-elle une Fédération d'Etats Républicains ? Manifestement, non ! Ce n'est ni un Etat, ni une entité politique à vocation républicaine. Elle est d'abord un vaste marché, doté d'une monnaie unique, régi par le principe de la concurrence libre et non faussée qui dépend pour sa sécurité et donc pour sa politique extérieure, des Etats Unis à travers l'OTAN. Mais l'Union Européenne n'a pas vocation à mettre en oeuvre nos deux principes républicains d'égalité et de fraternité afin de corriger les inégalités sociales inévitablement provoquées par l'économie concurrentielle de marché. C'est très précisément ce qui explique le rejet majoritaire de l' U.E. par les électeurs français lors de la présidentielle.Les français et les partis dits populistes européens sont hostiles à cette construction européenne
libérale et bourgeoise qui précarise la majorité des citoyens et profite à la minorité des élites économiques et sociales.
Autrement dit, Jean Louis Debré est amoureux d'une République qui n'existe plus, ni en France ni en Europe, car ses valeurs humanistes que sont le droit à la dignité pour tous les citoyens par la reconnaissance du droit au travail et du droit du travail et du droit à une protection sociale conçue pour lutter efficacement contre la précarisation de la majorité des travailleurs, les inégalités sociales et la pauvreté d'une partie importante de la population, ne sont pas reconnues par le Traité de Lisbonne qui affirme, au contraire, que la cause de la précarité des travailleurs ne doit pas être recherchée dans l'abandon du rôle régulateur des Etats sous la pression des grandes firmes multinationales, mais dans l'insuffisante qualification professionnelle des travailleurs qui les rend inemployables.
Pour Jean Louis Debré, "la laïcité est la clé de voûte de notre pacte social républicain. Là est l'essentiel. Sans elle, n'existent ni la liberté d'opinion, ni la liberté, tout simplement" Certes, les libertés publiques sont indispensables à l'exercice de la citoyenneté.Toutefois, que signifie la liberté pour qui est chômeur de longue durée, sans possibilité de trouver un emploi à raison de son âge, sans pouvoir percevoir un revenu supérieur au R.S.A ? La liberté du citoyen n'exige-t-elle pas que celui - ci dispose d'un minimum de pouvoir d'achat? Dès lors, le droit au travail et la garantie d'un salaire minimum décent ne sont t-ils pas, autant que la laïcité, les fondements de l'Etat Républicain?



5/5