Le mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde (2023)
- Auteur: Albert Camus
- Editeur: Editions Gallimard (15 novembre 2016)
- Pages: 179 pages
- Langue: Français
Description du livre Le mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde (2023):
La notion d’absurde et le rapport entre l’absurde et le suicide forment le sujet de cet essai.
Une fois reconnu le divorce entre son désir raisonnable de compréhension et de bonheur et le silence du monde, l’homme peut-il juger que la vie vaut la peine d’être vécue ? Telle est la question fondamentale de la philosophie.
Mais si l’absurde m’apparaît évident, je dois le maintenir par un effort lucide et accepter en le vivant de vivre. Ma révolte, ma liberté, ma passion seront ses conséquences. Assuré de mourir tout entier, mais refusant la mort, délivré de l’espoir surnaturel qui le liait, l’homme va pouvoir connaître la passion de vivre dans un monde rendu à son indifférence et à sa beauté périssable. Les images de Don Juan, du comédien, de l’aventurier illustrent la liberté et la sagesse lucide de l’homme absurde. Mais la création – une fois admis qu’elle peut ne pas être – est pour lui la meilleure chance de maintenir sa conscience éveillée aux images éclatantes et sans raison du monde. Le travail de Sisyphe qui méprise les dieux, aime la vie et hait la mort, figure la condition humaine. Mais la lutte vers les sommets porte sa récompense en elle-même. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
Commentaires
J'ai toujours beaucoup de mal avec les lectures d'Albert Camus.
J'avais particulièrement souffert sur la lecture de "L'homme révolté", dont cependant j'avais pu tirer une analyse assez longue, grâce à une lecture patiente et ligne à ligne. Cependant, j'étais loin d'avoir tout compris dans ce que cherchait à exprimer l'auteur.
Bien que semblant écrire de manière claire et intelligible, il est très fréquent que je ne comprenne pas de quoi il parle ou ce qu'il veut dire. Sensation étrange et un peu pénible, puisque les phrases ne semblent pas compliquées, tandis que le sens et les enchaînements m'échappent.
J'ai dû lire jusque-là une petite dizaine de livres d'Albert Camus. Dont "L'étranger" et "Caligula", qui appartiennent tous deux, comme "Le mythe de Sisyphe", à l'univers de l'absurde.
Comme avec "L'Homme révolté", le titre m'attirait depuis longtemps. Le livre est, par ailleurs, bien plus court, ce qui semblait prometteur. Hélas, une nouvelle fois j'ai l'impression en permanence d'être à côté, de ne pas comprendre de quoi Albert Camus parle. Tout en sachant grosso modo de quoi il veut parler. Sensation étrange et désagréable.
Si le sens général m'apparaît à peu près, et que je perçois l'orientation d'ensemble dans les grandes lignes, la lecture ligne à ligne m'échappe de nouveau constamment. J'ignore si c'est moi, si je suis le seul à éprouver cette difficulté et cette étrangeté. C'est ainsi que j'y vois une lecture absconse.
Je rejoins Camus lorsqu'il énonce que le roman peut être plus efficace et fécond que la pensée philosophique. C'est bien en ce sens que son essai complète les deux romans cités plus haut. Mais seuls les plus grands en sont capables, ainsi qu'il l'écrit (pp. 137-138) :
"Les grands romanciers sont des romanciers philosophes, c'est-à-dire le contraire d'écrivains à thèse. Ainsi Balzac, Sade, Melville, Stendhal, Dostoïevski, Proust, Malraux, Kafka, pour n'en citer que quelques-uns. Mais justement le choix qu'ils ont fait d'écrire en images plutôt qu'en raisonnements est révélateur d'une certaine pensée qui leur est commune, persuadée de l'inutilité de tout principe d'explication et convaincue du message enseignant de l'apparence sensible. Ils considèrent l'oeuvre à la fois comme une fin et un commencement. Elle est l'aboutissement d'une philosophie souvent inexprimée, son illustration et son couronnement. Mais elle n'est complète que par les sous-entendus de cette philosophie (...)".
4/5