1001Ebook » Histoire » Marie STUART (2022)
  • Auteur: Stefan Zweig
  • Editeur:
  • Pages: ‎ 354 pages
  • Langue: Français

Description du livre Marie STUART (2022):

Reine d'Ecosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est un des personnages les plus romanesques de l'histoire. Veuve en 1560, elle rentre en Ecosse et épouse lord Darnley. Déçue par ce mariage, elle devient la maîtresse du comte de Bothwell. Lorsque ce dernier assassine Darnley, l'horreur est telle qu'elle doit se réfugier auprès de sa rivale, Elisabeth 1re reine d'Angleterre. Celle-ci la retiendra vingt ans captive, avant de la faire condamner à mort.
Son courage devant le supplice impressionnera les témoins, au point de métamorphoser celle que l'on disait une criminelle en une martyre de la foi catholique...
Sur cette figure fascinante et controversée de l'histoire britannique, le biographe de Marie-Antoinette et romancier de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme a mené une enquête rigoureuse, se livrant à une critique serrée des documents et des témoignages. Ce récit passionné nous la restitue avec ses ombres et ses lumières, ses faiblesses et sa grandeur.

L'auteur Stefan Zweig
Stefan Zweig, né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche-Hongrie, et mort par suicide le 22 février 1942, à Petrópolis au Brésil, est un écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien.



Commentaires

Ce livre nous brosse une fresque brutale du 16me siècle européen avec des luttes féroces pour le pouvoir entre pays, religions et dynasties, ici exemplifiées par l'Écosse sous Marie Stuart et l'Angleterre sous Élisabeth I.

La lutte pour la couronne
Stefan Zweig fustige l'immoralité organisée : 'Pour être roi, on assassinait, on empoisonnait son père, son frère, on jetait des milliers d'innocents dans une guerre, on tuait sans s’inquiéter du droit'. 'Pour une couronne, des garçons de quatorze ans épousaient des matrones de cinquante ans et des fillettes impubères des cacochymes vieillards; on se mariait avec des faibles d'esprit, des estropiés et des paralytiques, des syphilitiques, des infirmes et des criminels.'

La volonté du pouvoir et de Dieu, le contrôle des habitants
Stefan Zweig stigmatise la volonté de Sa Majesté (ici Henri VIII) que 'tout soit exterminé par le feu. Brûlez, rasez, pillez, incendiez, exterminez sans ménagement hommes, femmes, enfants.' Quant à Dieu, 'le meurtre d'un adversaire incroyant est un acte agréable à Dieu'. Ainsi 'le Pape a célébré comme une chose hautement louable le massacre de Saint-Barthélemy, le meurtre de six mille personnes.'
L'auteur constate que sous la concurrente de Marie Stuart, la reine Élisabeth, l’Angleterre comptait à cette époque environ trois millions d'habitants; la police connaissait la vie de chacun d'eux dans ses plus petits détails; tout étranger qui débarquait était enquêté et surveillé; des indicateurs étaient envoyés dans les auberges et les prisons, sur les navires; des mouchards étaient attachés aux talons de toutes les personnes suspectes; on utilisait la torture.

L’Écosse
L’Écosse était un royaume pauvre avec une noblesse corrompue, une infinité de clans indisciplinés et rapaces, deux clergés (catholique et protestant) qui luttaient pour la suprématie. La noblesse la plus puissante se trouvait dans le camp calviniste, qui cherchait l'occasion pour s'emparer des biens de l’Église catholique et d'affaiblir le pouvoir royal (Marie Stuart).

Différence entre Marie Stuart et Élisabeth
Marie Stuart ne s'est pas battue pour l’Écosse, mais pour rester reine d’Écosse. Toute sa correspondance (d'ailleurs en français) ne traite que de ses droits personnels, mais jamais du bien public, ou des moyens pour développer le commerce, la navigation ou la puissance militaire de son pays.
Par contre, Élisabeth a été l’exécutrice de la volonté du peuple anglais et de sa mission (inter)nationale. Elle a encouragé les corporations, les marchands, les financiers et même les pirates pour assurer la suprématie maritime de son pays.

Dans son style caractéristique enthousiaste, doté de superlatifs (' Aucun enfer n'en pourrait imaginer de plus cruelle'), Stefan Zweig a écrit une poignante biographie modèle et, en même temps, une éminente leçon d'histoire.
A ne pas manquer.



5/5