Ce que voulait Radegonde (2022)

J'aime beaucoup les histoires de cette autrice et la façon dont elle les raconte. Il y a une forme de distance amusée, des personnages attachants, une intrigue prenante, un décor planté avec soin (la documentation historique est remarquablement utilisée, les informations arrivant au bon moment, sans lourdeur, sachant qu'à l'ouverture du roman, un avant-propos nous donne les clés essentiels sur l'époque pour ne pas hausser les sourcils à chaque élément inhabituel).
Les phrases sont souvent concises, avec un recours bien dosé au vocabulaire de l'époque quand il s'agit de notions ou d'objets n'ayant pas nécessairement d'équivalents modernes, ce qui nous évite un verbiage pompeux et parfois ridicule.
Ici, nous suivons Tioudaine, une jeune noble Mérovingienne, recueillie par la reine Radegonde du titre, embarquée un peu malgré elle dans la quête de sa maîtresse pour une vie en accord avec sa foi religieuse - et qui, en chemin découvre elle aussi ce qu'elle veut faire de sa vie.
M.-H. Textier nous embarque de même dans cette période médiévale mal connue, où les thermes et villas antiques fonctionnent encore, avec esclaves, mosaïques et papyrus (logique évidemment, la chute de Rome ne transforme pas la Gaule en France en moins d'un siècle ! mais on a tendance à l'oublier, merci les clichés sur les rois fainéants...) bien loin des cathédrales gothiques et des châteaux-forts. D'ailleurs, la religion catholique a du mal à s'imposer dans le paysage, tout comme la volonté du roi !
J'avais lu avec plaisir le livre "Les Mérovingiennes" de François-Xavier Lantéri et ce roman m'a replongée dans cette époque fascinante.

5/5