1001Ebook » Histoire » Homo deus (édition 2017): Une brève histoire du futur (2022)
  • Auteur: Yuval Noah Harari
  • Editeur: ‎ ALBIN MICHEL; $ {number}nd édition (6 septembre 2017)
  • Pages: 532 pages
  • Langue: Français

Description du livre Homo deus (édition 2017): Une brève histoire du futur (2022):

Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos gouts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu'adviendra-t-il de l'Etat providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l'emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ?

Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d'aujourd'hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l'argent, l'égalité et la liberté, s'allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l'Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.

Best-seller international - plus de 200 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues -
Sapiens interrogeait l'histoire de l'humanité, de l'âge de la pierre à l'ère de la Silicon Valley. Le nouveau livre de Yuval Noah Harari offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle.



Commentaires

OK, l’auteur est un peu manipulateur dans sa présentation des choses. Emporté dans un projet quelque peu mégalomaniaque d’une description critique et synthétique originale de l’histoire et du futur de l’humanité (rien que ça !), il se laisse aller à son (excellent) sens de la formule et de la pirouette, pour embarquer ses lecteurs dans une époustouflante déconstruction de certains des mythes fondateurs les plus centraux de notre époque.

En matière de forme, il est aux essais de sciences humaines ce que Marc Lévy est aux thrillers sentimentaux : un excellent fabricant de « pageturner », un as du suspense, un maître du cliffhanger.

Il n’en reste pas moins qu’au-delà de ses qualités stylistiques presque publicitaires de brillant vulgarisateur, Harari est aussi quelqu’un qui a quelque chose à dire. On peut être d’accord ou non sur ses raccourcis, ses rapprochements et ses extrapolations, il n’empêche que ceux-ci sont souvent suffisamment saisissants pour provoquer le questionnement chez le lecteur de bonne foi. J’ai à ce titre été frappé par le fait que les commentaires critiques négatifs de ce livre par certains lecteurs d’Amazon et d’ailleurs semblent le plus souvent, même lorsqu’ils sont de bonne qualité, relever d’une forme de crispation idéologique, précisément au sujet de ce qui m’intéresse le plus chez Harari, à savoir sa capacité très placide à tenir un discours absolument imperméable à l’intimidation humaniste. Beaucoup d’adversaires (des croyants, en général, ou bien en Dieu, ou bien le plus souvent en l’Homme) n’entendent tout simplement pas ce qu’Harari a à dire parce qu’ils ne parviennent pas à accepter ce que l’auteur lui-même désigne sans jugement moral par le déplacement du déocentrisme à l’humanocentrisme, puis surtout celui de l’humanocentrisme au datacentrisme. Aveuglés par leurs propres postulats, ils tentent plus ou moins habilement de disqualifier la thèse de l’auteur en vertu de son libéralisme présumé (alors que ce point n’est en fait que très secondaire dans le développement), sans doute implicitement portés par l’idée gauchisante convenue qu’une pique au libéralisme ne peut pas faire de mal . Pourtant, à le lire sans préjugés, Harari propose une démonstration plutôt convaincante et bien illustrée de sa thèse, par exemple sur la question du découplement de l’intelligence et de la conscience, ou sur celle du consentement de plus en plus généralisé des êtres humains à la délégation de leurs décisions à des systèmes de traitement numérique.

Compte tenu des enjeux soulevés par ce travail, et indépendamment de certains soutiens peut-être un peu embarrassants de la part de certains transhumanistes peu crédibles, ce livre mérite amplement d’être lu et compris avant d’être débattu entre honnêtes gens, si tant est que cela serve encore à quelque chose…



5/5