1001Ebook » Histoire » Jeanne du Barry: Une ambition au féminin (2023)

Description du livre Jeanne du Barry: Une ambition au féminin (2023):

Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l’a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d’un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. Il faut aller aux sources pour s’apercevoir de la place capitale qu’elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l’absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l’a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s’est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l’enquête policière. Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d’un siècle qui est aussi celui de la Révolution: l’identité et l’illégitimité, les sentiments et l’ambition, le libertinage et la morale, l’argent et le pouvoir, la place des enfants et l’invention de l’intimité, la puissance de la presse et la formation de l’opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes.

La vie de Jeanne du Barry – son ascension foudroyante, sa fin tragique sur l’échafaud – est un roman. En chercheur d’archives inspiré, en historien accompli, en écrivain talentueux, Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas d’en découvrir la part cachée, il en restitue toute l’intelligence et l’émotion. Ce livre est un magnifique portrait de femme. Il se lit comme un thriller.



Commentaires

Après le film sorti au cinéma sur la « du Barry », j’étais piqué d’une certaine curiosité à propos du fascinant destin de cette favorite, enviée, jalousée et finalement éclaboussée à en mourir, de s’être approchée trop près du soleil. Mais ici pour découvrir un personnage à la profondeur inattendue, on s’éloigne des images de cinéma pour contempler dans les contours d’un miroir du XVIIIe siècle, le reflet de l’histoire … et l’intérêt n’en est que plus grand surtout lorsque comme le reconnaît lui-même l’auteur, on se met en quête d’un personnage et on en trouve un autre en lieu et place.
Voilà donc approchée et découverte progressivement au long de presque 600 pages pénétrantes, Jeanne du Barry, la dernière favorite de Louis XV, morte guillotinée le 8 décembre 1793.
Et dans une histoire marquée par l’absence d’archives sur certaines périodes de la vie de la favorite, au milieu de ce qui s’apparente parfois à un dédale de pistes ou d’un labyrinthe complexe au fond trouble, l’auteur nous fait revivre celle qui fut vraiment, à des années-lumière de Maïwenn et des feux trompeurs du Festival de Cannes, pour tenter de cerner au plus près la vérité d’un parcours unique de la dernière favorite de la monarchie d’Ancien régime.
A propos de Mme du Barry, l’auteur s’exprime ainsi ; « On l’a mise du côté de la crapule. On devrait la regarder à l’horizon de ses rêves. »… et plus loin « Écrire la vie de Jeanne du Barry tient à la fois du jeu de piste et de l’enquête policière. On se promène avec elle dans un champ de ruines et l’on sait ce qui l’emporte du mensonge ou de la dissimulation. Plus elle nous échappe, mieux on le réinvente …. Avec tout cela, allez faire un livre sur une femme à demi-fantomatique, qui tienne à la fois du portrait et de l’intelligence d’une époque… il est là le pari biographique. »
Ainsi, par l’enchaînement de chapitres courts’ s’impose progressivement une silhouette, un contexte et un destin. Au milieu des masques et des manques, le livre nous donne à comprendre au milieu d’une époque troublée, sur fond de fin de cycle, un personnage à l’humanité troublante, prise dans l’étau de l’histoire, mais restant fidèle à ce en quoi elle croit et qui la constituait.
Au final, on a la un très beau portait de femme portée par l’ambition mais pas sans l’humanité qui l’encadre… loin de tout phantasmes, loin des feux du cinéma et des discours simplificateurs… un vrai bonheur de lecture…
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5/5