La ferme des animaux (2022)

La ferme des animaux / George Orwell
Mr Jones va avoir fort à faire avec les animaux de sa ferme. Sage l’Ancien, le cochon ancêtre fomente une révolte en convaincant ses camarades de la ferme que tous leurs maux sont dus à l’Homme, leur tyran. Après sa mort, les animaux ne savent pas quand aura lieu le soulèvement annoncé par Sage l’Ancien le prophète et il n’ont pas lieu de croire que ce sera de leur vivant. En tout état de cause la double tâche d’instruire et d’organiser échoit aux cochons, l’espèce reconnue comme la plus intelligente. À partir des enseignements du prophète, les cochons ont élaboré un système philosophique appelé l’Animalisme.
Voilà que l’occasion de passer aux actes se profile : Mr Jones dans un moment d’égarement et de beuverie oublie de nourrir ses animaux. La révolte gronde ce 21 juin et les vaches défoncent les cloisons de la resserre où se trouve la nourriture. Rien n’y fait pour calmer la rage des animaux même l’intervention musclée des aides de Mr Jones qui préfère renoncer et Mr Jones se voit expulsé de sa ferme avec sa femme et ses aides. Les cochons Snowball (Boule de neige) et Napoléon prennent la tête du soulèvement. La Ferme du Manoir est alors aux mains des animaux après qu’ils ont fait table rase de tous les signes de leur asservissement : rênes, licous, œillères, muselières, fouets sont détruits. Un règlement, sorte de constitution est édicté et tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi.
Au fil des mois, une vague d’insubordination déferle dans la campagne anglaise. Taureaux, moutons, vaches, chevaux se rebellent contre leurs maîtres et chantent à tue-tête l’hymne révolutionnaire des Animaux qui s’est répandu avec une rapidité stupéfiante.
Les années passant, on assiste à du laisser-aller quant à l’application du règlement, on observe du favoritisme de la part des chefs, et le camarade Napoléon (le cochon en chef) en tête se sucre tranquillement, de l’espionnage et des trahisons, tout ce qu’il y a de plus humain en vérité. Des temps sont venus où personne n’ose plus parler franc, où partout grognent des chiens féroces, où l’on assiste à des exécutions de camarades dévorés à pleines dents après avoir avoué des crimes affreux. Et le meilleur pour la fin, les sept articles de la constitution finissent par se résumer à un seul : Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. !
Ce petit roman à la manière de La Fontaine est une excellente fable politique, pleine d’humour et de simplicité. Chaque animal représente un type de société et il n’est pas douteux que le camarade Napoléon, le cochon en chef, est communiste à la manière soviétique et représente Staline. De même, Snowball est Trotsky et Sage l’Ancien est Lénine. George Orwell, ni de gauche ni de droite s’amuse à nous amener à nous poser des questions sur le meilleur système socio-politique. Le soulèvement des animaux de la Ferme représente bien la révolution russe de 1917 et de ses suites.
Un bon moment de lecture.

5/5