Labyrinthes (2022)

"Asseyez-vous, mademoiselle Nijinski, je vous en prie. J'espère que vous avez du temps. Ce que je vais vous raconter, c'est comme ouvrir un roman à suspense particulièrement sombre et en prendre pour cinq cents pages de montagnes russes".

Il paraît évident que ces quelques lignes du premier chapitre mettent en appétit. En tant que lecteur, on se dit qu'on va passer un sacré moment, bien installé au fond de son fauteuil et on se prépare à en prendre plein la tête et le moral, on est prêt pour le grand bol d'adrénaline.
Franck Thilliez est un auteur dont j'apprécie beaucoup les thrillers. C'est un narrateur qui sait créer des ambiances imbibées de mystère et de tension. Et même si certains thèmes sont récurrents chez lui, on se retrouve toujours dans une nouvelle histoire aussi prenante et stressante que les autres. Si "Labyrinthes" est votre premier Thilliez, vous serez happé et si vous êtes un fidèle lecteur de l'auteur, vous serez déjà dans l'ambiance avant de commencer.

Pour "Labyrinthes", Thilliez a choisi de donner les rôles principaux à des femmes. Il construit son récit autour de ses personnages, leur consacrant systématiquement un chapitre chacun, à tour de rôle et on recommence. Est-ce une bonne chose, oui et non. Oui, parce que c'est le meilleur moyen de capter l'attention de son lecteur qui forcément va vouloir progresser encore plus rapidement dans sa lecture. Non, parce qu'en tant que lecteur, on est "coupé" dans cet élan et le rythme en est un peu ralenti. Ceci dit, le procédé est connu et n'a pas l'air de se démoder et l'intérêt que j'ai porté au récit ne s'est pas essoufflé en cours de route. Le suspense est bien entretenu, c'est certain. Il est le maître de ces lignes, ces paragraphes, ces chapitres, cette histoire de dingue. Car c'est bien une histoire de ouf qui perd le lecteur, le force à réfléchir, le stresse souvent. Il faut dire que ce n'est pas un récit à l'eau de rose, non ; le lecteur est souvent les sens en alerte, la peur au ventre parfois. Il n'est pas simplement un spectateur, il craint pour ces personnages, stresse avec eux. Attention, ce n'est pas un livre à mettre entre toutes les mains.
Avec ce thriller, nous mettons les pieds dans un vaste labyrinthe dont chacun essaiera de sortir. N'oublions pas qu'il ne faut pas se fier à toutes les apparences.
La fin surprend évidemment et remet tout en ordre. Je n'avais rien vu venir mais avec Thilliez, c'est souvent le cas.

Je vous laisse en compagnie de Camille Nijinski qui est chargée de l'enquête, une enquête bien difficile et tordue puisque suite à une scène de crime morbide, la principale suspecte se retrouve sur un lit d'hôpital, la mémoire en vrac... que dis-je en vrac... tout semble totalement effacé de sa mémoire. Et bien sûr, en compagnie de celles qui ont fait de ce thriller, un parcours labyrinthique, une partie d'échecs, une route chaotique : Véra, Sophie, Ariane, Lysine, Julie... et quelques autres.

5/5