Sacha
Si la manche de ma chemise remonte par mégarde, les gens fixent mon bras.
«C’est rien, juste une petite attaque de requin,» dis-je d'habitude.
Ou alors : « Je couve un ver extraterrestre.»
La vérité, moins sensationnelle, c'est que je me fais dialyser parce que mes reins sont foutus.
Mais admettre cette triste vérité revient à réduire une journaliste téméraire, pleine d'ambition et en bonne forme à une «pauvre petite chose».
Ce n'est pas du tout moi ! En tout cas, pas sur La Croisette pendant le Festival.
Ici, je côtoie des pipoles, j'interviewe des stars et je chasse des scoops pour ma revue. Mais surtout, je bosse sur un grand reportage — une révélation qui me permettra de percer.
Mon arme secrète est un homme du coin prénommé Arnaud, un insolent séducteur qui croit qu'il me fera tomber la culotte.
On lui signale qu'il échouera à la chemise ?
Pas encore. Pas avant que je découvre ce qu'il sait.
Et ce que je peux lui extorquer.
Arnaud
Être chirurgien esthétique, c’est très gratifiant.
Être un jeune et beau chirurgien esthétique, qui plus est célibataire, c’est comme si j’avais trouvé la corne d’abondance.
Malheureusement, toutes les jolies «abondances» croient qu’elles vont pouvoir réveiller mon cœur endormi.
Enfin, toutes sauf Sacha.
Sacha est un mélange improbable de courbes douces, d'esprit vif et de ressorts tranchants, le tout enveloppé dans un Kevlar encore plus épais que le mien.
Je me demande ce qui l'a rendue comme ça…
Un fiancé cruel l'aurait-il plaquée devant l'autel le jour du mariage? Ou son père l'a-t-il abandonnée aussi froidement que le mien l’a fait?
Mais passons, voici la partie la plus cocasse :
Un demi-frère que je viens de rencontrer veut que je fasse équipe avec Sacha pour résoudre un mystère vieux de 200 ans et sauver son pays caché, qui est par la même occasion aussi le mien. Le type est bon pour l’asile, on est d’accord.
En même temps, avec ce petit jeu-là, on pourrait aussi bien s'amuser !
« Le prince imprévu » est le deuxième tome de la série de comédies romantiques «Le cortège royal». Il peut se lire de façon autonome.
