Journal Anne Frank (2022)
ePUB
Description du livre Journal Anne Frank (2022):
Anne Frank est née le 12 juin 1929
à Francfort. Sa famille à émigré
aux Pays-Bas en 1933. A Amsterdam,
elle connait une enfance heureuse
jusqu'en 1942, malgré la guerre.
le 6 juillet 1942, les Frank s'installent
clandestinement dans "l'Annexe"
de l'immeuble du 263, Prinsengracht.
Le 4 août, ils sont arrêtés
Vraisemblablement sur denonciation.
Déportée à Auschwitz, puis à
Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus
en février ou mars 1945,
peu après sa soeur Margot
« Oui, je ne veux pas, comme la plupart des gens, avoir vécu pour rien. (...) je veux continuer à vivre, même après ma mort ! Et c'est pourquoi je suis si reconnaissante à Dieu de m'avoir donné à la naissance une possibilité de me développer, et donc d'exprimer tout ce qu'il y a en moi !
Quand j'écris, je me débarrasse de tout, mon chagrin disparaît, mon courage renaît ! Mais voilà la question capitale, serai-je jamais capable d'écrire quelque chose de grand, deviendrai-je jamais une journaliste et un écrivain ? »
Ecrites le 5 avril 1944, soit quatre mois avant qu'Anne ne soit délogée de sa cachette par les nazis, ses lignes résonnent comme une victoire posthume pour la courageuse et studieuse épistolière.
Assidûment, elle relate pendant plus de deux ans dans son journal son quotidien et celui de ses compagnons d'infortune : ses parents, sa soeur aînée, un couple et leur fils adolescent, ainsi qu'un homme de cinquante-deux ans. Malgré la promiscuité, les privations, les angoisses liées aux bombardements, aux cambriolages et au risque d'être découverts, Anne « considère notre clandestinité comme une aventure dangereuse, qui est romantique et intéressante. (...) Chaque jour je sens que je me développe intérieurement, je sens l'approche de la libération, la beauté de la nature, la bonté des gens de mon entourage (...) » (4 mai 1944). Cette lettre débordante d'optimisme peut être contrebalancée par celle écrite trois semaines plus tard, où la perspective est bien plus sombre : « Pourvu qu'il se passe vite quelque chose, au besoin même des tirs, cela ne peut pas nous briser davantage que cette inquiétude, pourvu que la fin arrive, même si elle est dure, au moins nous saurons si nous allons enfin gagner ou périr. » (26 mai 1944)
Ces deux extraits ne doivent pas laisser penser qu'Anne est lunatique et que son humeur varie sans cesse. Au contraire, les coups de cafards sont plutôt rares, et une des raisons en est son journal dans lequel elle peut écrire ce qu'elle pense et ce qu'elle éprouve, « sinon j'étoufferais complètement ». Au silence de la clandestinité s'oppose une écriture souvent abondante. Elle y analyse ses relations avec les autres personnes, leur caractère et travers. Sa mère est souvent dépeinte comme distante. Son père récolte ses faveurs, même si plus de chaleur ne lui aurait pas déplu. Avec sa soeur qu'elle admire, aucune connivence ne ressort, sauf au moment où Anne se rapproche de Peter. Cette relation amoureuse permet à la jeune écrivaine de s'évader et de découvrir ce que c'est que de « sortir » avec un garçon. Mais rapidement, la personnalité bien affirmée d'Anne la pousse à se distancier de ce garçon qu'elle trouve trop étroit d'esprit.
Le lecteur peut ressentir un sentiment de voyeurisme à pénétrer ainsi dans l'intimité de cette adolescente en plein devenir. Même si Anne relate beaucoup d'éléments d'intérêt historique liés aux conditions de vie des Juifs et au déroulement de la Seconde guerre mondiale (elle fut très tôt au courant des gazages), d'autres passages sont vraiment très personnels (comme ses règles, la sexualité). Cela contribue toutefois à nous rapprocher d'Anne, et à ressentir une émotion croissante au fur et à mesure que la fin du journal approche.
Durant ses deux années de recluse, Anne acquiert beaucoup de maturité. Malgré des conditions de vie inimaginables, elle sera restée digne et reconnaissante pour ce que Dieu lui a offert. La fin abrupte de son journal se vit comme une véritable déchirure. A-Dieu Anne.
5/5