Ex Tenebris: La lumière vient des ténèbres (2023)

On retrouve "la patte" du Maître dans "Ex Tenebris": on n'a pas le temps de s'installer qu'on est pris directement par le maelström des évènements.
La rencontre des deux éléments (au sens chimique du terme) que sont Malone Casey et Cécile Leprince ne peut qu'engendrer des réactions explosives (toujours au sens chimique du terme).
Les infos sont distillées avec soin et mesure, ce qui a la particularité de mettre les nerfs à vif.
Les relations entre les personnages se tissent petit à petit, ou brusquement suite à un serment muet et puissant. Les haines sont animales, comme les amitiés sont viscérales.
On n'est pas confortablement installé dans ce roman, on n'est pas installé du tout, on est dans l'action, tout le temps ! On sent le roman ! On voit le roman ! On vit le roman !
Ce titre est celui dans lequel la fameuse écriture cinématographique, caractéristique de GMV, fonctionne le plus. On perçoit les sentiments bien spécifiques des protagonistes dans certaines circonstances, en même temps qu'on voit les personnages évoluer devant soi.

L'intrigue elle aussi est explosive. Il faut à la fois une grande connaissance de la nature humaine et un doigté de neurochirurgien pour aborder le thème que GMV a choisi de traiter ici. Et comme d'habitude, il appuie au bon endroit et avec la bonne intensité pour nous faire vibrer. Il n'y a ni excès ni tabou dans ces lignes, tout y est dit avec justesse et mesure, mais tout y est dit.
La dimension surnaturelle est esquissée plutôt que dépeinte, se déplace en filigrane au fil des pages comme une odeur subtile qui enivre légèrement et réveille des peurs ancestrales, pour finir en apothéose, … mais est-ce bien la fin ?

Que dire de la fin justement, si ce n'est qu'on est bluffé encore et toujours par la créativité de l'auteur, qu'on voudrait que cela n'arrête pas, que Malone et Cécile commence directement une nouvelle enquête … c'est réellement du très très très grand GMV.

5/5