1001Ebook » Histoire » La Dame de Crozon (38.PAGE 38) (2023)
  • Auteur: Gilles Milo-Vacéri
  • Editeur: ‎ Les éditions du 38; 1er édition (10 janvier 2019)
  • Pages: 584 pages
  • Langue: Français

Description du livre La Dame de Crozon (38.PAGE 38) (2023):

22 décembre 1169

À 7 ans, Maelys Hautefort survit au massacre de sa famille et lance une malédiction contre leur assassin, le comte Maden de Lornan. Dernière héritière de sang, elle devient baronne de Crozon.

Novembre 1188

La haine du comte poursuit Maelys et les attaques se succèdent, laissant la baronnie exsangue, condamnant les habitants à la famine. De Lornan exige l’impôt de vassalité, espérant précipiter la chute de la jeune baronne. Un inconnu, le duc Cédric de Mougins-Granfeu, évite cependant la disgrâce à Maelys en payant sa dette. Il revient de Terre Sainte avec de mystérieux compagnons et demande l’asile sur la baronnie, promettant un nouvel essor pour Crozon.

Au centre d’une étrange prophétie, soutenue par des druides et la confrérie des bâtisseurs, Maelys veut protéger ses gens, mais la tâche s’avère difficile, car les sabotages et les meurtres freinent le développement de Crozon. L’amour va également bouleverser la vie et les convictions de la jeune femme.

En attendant, la mort rôde dans le fief de Crozon...



Commentaires

La "Dame de Crozon" est peut-être un roman historique d'un style littéraire nouveau: le roman "confortable". Attention, confortable ne veut pas dire monotone ou sans relief, que du contraire. Confortable ici signifie qu'on est dans ce roman sans avoir envie d'en sortir, en se sentant bien dans l'histoire, en la voyant défiler devant soi. On pourrait encore, sans aucun problème, lire 100 ou 200 pages de plus, tant on est pris dans le récit sans voir le temps passer.
A tout moment, on se demande ce qui pourrait encore frapper Maelys, ce que GMV pourrait encore lui trouver comme épreuve car on a l'impression que tout lui est déjà arrivé, que cela ne pourrait pas aller plus mal … et paf la tuile suivante arrive ! Chapeau, cela tient en haleine durant toute l'histoire.
Une grande constante dans les personnages, mais qui n'apparait jamais comme redondante car parfaitement distillée dans le récit, c'est leur force de caractère et leur droiture, le fait qu'ils puisent en eux les ultimes ressources pour faire ce pas de plus qui leur permet de rebondit et de se tirer d'affaire. Il y a ainsi pour moi du Yem en Maelys, et cela me plait très fort.
Le personnage de Cédric s'inscrit à mon humble avis dans la plus pure tradition des Ivanohé et Quentin Durward de Sir Walter Scott. J'ai retrouvé dans la Dame le même type de héros que je voyais, petit, dans les feuilletons en noir et blanc, c'était génial !
Et si les bons sont vraiment très bons, que dire des mauvais ? Gilles Milo-Vacéri réussit à les rendre tellement détestables qu'on a réellement envie de les voir frappés des pires maux de la terre!
Je crois que cette différence très marquée entre les "blancs" et les "noirs", dans un roman de chevalerie, passe très bien et correspond aux codes mêmes de cette institution. Ceci dit, pas de cliché du "chevalier blanc" ici. Si Cédric est un exemple de droiture, il jure, se trompe, est parfois têtu comme une mule. Tout cela, encore une fois, rend le héros crédible et accessible, ce qui est toujours un plaisir supplémentaire dans l'histoire.
J'ai également apprécié la place réservée aux métiers dans ce roman. Le rôle et le fonctionnement des Guildes , la Maçonnerie opérative du moyen-âge, le génie des bâtisseurs est parfaitement et justement évoqué ici. Je pouvais voir devant mes yeux le développement de la ville. L'inauguration de l'abbatiale est tellement émouvante que j'avais l'impression d'être dans la foule et de sentir l'émerveillement des personnages devant la beauté des créations !
La "Dame de Crozon" a donc été un très grand moment de plaisir pour moi et je ne peux que le conseiller à celles et ceux qui veulent découvrir une autre facette de l'écriture de Gilles.



5/5