Qu'une parenthèse (2023)
- Auteur: Gaëlle Ausserré
- Editeur:
- Pages: 176 pages
- Langue: Français
Description du livre Qu'une parenthèse (2023):
***Lauréat du Prix du roman auto-édité EAE 2023***
Paris, printemps 1960. Hélène, quinze ans, découvre des lettres adressées à sa mère, Solange, pendant la guerre. Toutes les certitudes qu’elle a sur sa famille sont remises en question. Solange fait alors à sa fille le récit émouvant d’un épisode de sa vie qu’elle souhaitait oublier. En 1938, Solange est une jeune étudiante en médecine indépendante et solitaire lorsqu’elle fait la connaissance d’une famille qui va transformer son existence. Quand la guerre éclate, elle découvre l’Occupation, la peur, les arrestations, et, malgré tout, des amitiés inattendues. Au cœur de cette période troublée, elle est également contrainte de faire la paix avec son passé. Au travers des yeux de Solange, les secrets entourant sa vie se dévoilent peu à peu. Ce roman retrace l’histoire bouleversante d’une jeune femme poussée par la guerre dans ses retranchements, amenée à faire des choses dont elle se pensait incapable afin de protéger ceux qu’elle aime.
Commentaires
Ce roman historique est un vrai petit bijou de délicatesse et tout en retenue.
Une histoire de secret de famille, qui se déroule pendant la seconde guerre mondial, période si trouble et si riche d’histoire en même temps.
Dans les années soixante, une adolescente de 15 ans, Hélène, découvre par accident un coffret et des lettres adressés à sa mère par un certain Samuel. Des lettres d’amour… Et ce Samuel n’est visiblement pas son père…
C’est à travers les yeux et la bouche de Solange, la mère d’Hélène que nous allons découvrir cette touchante histoire.
J’ai beaucoup aimé que ce soit Solange la narratrice. Elle nous raconte son histoire aux plus prés, ses études de médecine à Paris ou elle est l’une des rares femmes de sa discipline, ses rapports familiaux quelque peu compliqués et surtout, sa rencontre avec son grand amour, Samuel, frère de sa voisine et amie, Léna.
Seulement voilà, nous sommes en 1938 et les bruits de la guerre se font de plus en plus proches, insistants, étouffants…
Et surtout, Samuel, Léna et toute leur famille sont juifs.
Peu à peu, le bruit des bottes remplace les airs de piano et tout se complique.
J’ai trouvé très réaliste que personne, pas même la communauté juive, ne puisse venir à penser aux atrocités commises à l’Est. L’omerta, la propagande, les difficultés de circulation des informations de circuler mais aussi les convictions de chacun (ils sont français, ils se sentent protégés).
J’ai beaucoup apprécié que la guerre soit un immense bruit de fond. On ne « voit » pas les combats, mais la menace, les privations, les humiliations quotidiennes de l’occupation sont bien là, sous la forme de ticket de rationnement, de l’infiltration de l’occupant partout, par petites touches sournoises et par les actes antisémites d’abord diffus, puis franchement assumé.
Les dernières pages m’ont à la fois glacé et tenu en haleine jusqu’au bout, je devais savoir ce qui allait se passer et je n’ai pas pu retenir mes larmes…
La plume de Gaëlle Ausséré est très délicate, presque pudique, douce comme une mélodie jouée au piano.
Un livre pour se souvenir, un livre pour apprendre, un livre que je conseille à tous ceux qui ne veulent pas que le temps permette d’oublier l’horreur.
5/5