Comment parler chien (Petite Bibliothèque Payot t. 458) (2022)

Si vous avez un chien ou si simplement vous les aimez et que vous voulez mieux les comprendre, ce bouquin est fait pour vous. Non seulement vous allez apprendre l’ « aboyen » mais vous allez aussi vous rendre compte que les idées reçues et véhiculées concernant tel ou tel comportement est souvent « à côté de la plaque » (en totalité ou en partie). Il agite la queue ? C’est qu’il est content : voire ! Pas nécessairement. A contrario : il grogne, il va bientôt mordre… c’est pas dit non plus. Il vous lèche : il vous aime. Ok, mais ce n’est pas toujours le message qu’il faut y voir. Stanley Coren, spécialiste en psychologie canine, va vous éclairer et vous aider à mieux comprendre votre compagnon. Vous ne le verrez plus de la même façon après avoir lu le présent ouvrage.

Ce livre se parcourt avec grand plaisir. Loin d’être un cours ardu d’étude comportementale comme l’on pouvait le craindre. Au contraire, certains chapitres ne manquent pas d’humour. Coren raconte des expériences vécues auprès de propriétaires de chiens qui ont fait appel à lui. Untel pour son compagnon qui aboyait « sans raison », tel autre parce qu’il se montrait agressif alors qu’il était habituellement une vraie crème. Et les conseils qu’il donne ont même pu éviter l’euthanasie à certains chiens jugés un peu rapidement « dangereux ». Savez-vous que le comportement d’un petit enfant qui court après un chien pour jouer peut être interprété par ce dernier comme une menace ? En effet, foncer vers le chien les mains tendues et en riant en le regardant dans les yeux c’est tout simplement pour lui une tentative de domination et un signe d’agression. Il fallait le savoir. Coren vous explique pourquoi en détails. Il donne aussi de précieux conseils pour éviter les empoignades sanglantes entre toutous et même pour savoir comment réagir face à un pit-bull menaçant. Il suffit parfois de bailler pour que la menace soit avortée. Ca paraît incroyable ? Coren explique tout ça !
Pour en revenir au « aboyer sans raison » cité plus haut, il faut savoir qu’un chien a toujours une bonne raison de donner de la voix et il vaut mieux éviter de le lui interdire …. sans raison ! On ne peut isoler l’aboiement du reste de son comportement. La queue est-elle levée ? Bouge-t-elle ? De quelle façon ? Les oreilles sont-elles tournées vers l’avant ou, au contraire, couchée sur son échine ? Le moindre détail a son importance. Votre chien s’en prend à votre jambe en la considérant comme un partenaire sexuel (même si c’est une femelle) ? Ce n’est pas toujours dans ce but ! Evitez d’aller trop vite à une conclusion qui vous semble évidente. Il pose la patte sur votre jambe, assis à côté de vous dans le canapé ? Ce n’est pas une marque de gentillesse. Si votre chien est de la race des « dominants », voilà plusieurs façons de faire savoir qui est le chef et jamais vous n’y auriez pensé. Il vous lèche ? Pas nécessairement pour faire un gros câlin. C’est surtout une marque de respect et de soumission. Mais ça veut peut-être dire aussi qu’il a une petite fringale ! On n’est pas couché, n’est-ce pas ? Mais comme pour toutes les langues, c’est en pratiquant que vous apprendrez à reconnaître les messages que Médor veut faire passer. Cet ouvrage regorge de conseils des plus utiles pour éviter les malentendus (parfois dramatiques) entre votre compagnon et vous. Vous allez donc apprendre à le comprendre et à lui faire comprendre ce que vous attendez de lui.

Le chien a aussi d’énormes capacités de percevoir les choses par l’odorat. Ce qui compense chez lui la faiblesse de l’acuité visuelle. Si votre chien s’attarde longtemps au pied d’un arbre ou d’un réverbère c’est qu’il y a énormément d’informations à enregistrer sur son disque dur. C’est pour lui une véritable bibliothèque. Prenez patience. Et surtout ne le punissez pas parce que VOUS considérez que c’est sale de mettre sa truffe dans l’urine d’autres chiens. D’abord il ne touche jamais rien, il se contente d’humer. Un chien peut aussi détecter une maladie grave chez un être humain, tel le cancer. Il a aussi des effets bénéfiques auprès de personnes qui souffrent de stress et d’hypertension. On commence à le comprendre puisque certains hôpitaux ouvrent maintenant leur porte au compagnon des personnes très malades. Et j’ai vécu personnellement l’expérience suivante : quand mon père a quitté la terre pour le voyage dont on ne revient pas, notre chien a donné l’alerte en gémissant et, croyez-le ou non, il est resté assis à côté du lit en regardant fixement le plafond.

L’ouvrage se conclut par un lexique d’ « aboyen » avec dessins explicatifs. Il vous servira d’aide-mémoire. Mais je conseille vivement de prendre des notes personnelles en cours de lecture. Et si votre chien soupire en vous regardant, c’est sans doute qu’il en a marre d’être perçu comme un sujet d’étude. Soyez discret quand vous analyserez ses postures et son comportement. N’oubliez pas non plus que lui aussi vous analyse sous toutes vos coutures. Que n’ai-je pas entendu mon père dire : « on dirait qu’il sait à l’avance ce que je vais faire ou lui demander ». C’est évident. Votre regard, certains muscles de votre visage ou le mouvement inconscient de votre main vous ont plus que probablement trahi car rien ne lui échappe ! El Jice.

5/5